Multilinguales is a biannual Algerian journal published by the Faculty of Letters and Languages (FLL) of Abderrahmane Mira University- Bejaia. It is in free access and it is written in French, but it is open to reflection on all languages. Its areas of interest are Applied Linguistics, Theory of Language and Linguistics, Literary Theory and Criticism. The journal publishes original articles from empirical research and methodological and epistemological reflections. It aims to contribute to scientific investigations in such disciplines as linguistics, sociolinguistics, ethnolinguistics, psycholinguistics, different literary theories, pedagogical and didactic sciences, interpreting, traductology, automatic language processing. It welcomes the contributions of experienced researchers and young researchers.
Coordonné par
Dr. Noudjoud BOUKHENNOUFA
université d’Oum El Bouaghi
La revue de la Faculté des Lettres et des Langues de l’université Abderrahmane Mira – Bejaia -, Multilinguales, lance un appel à contribution pour le numéro 23 à paraître en juin 2025.
Neurosciences et interaction humain-machine à la croisée des innovations technologiques :
vers une multiplicité des terrains de recherche
Le monde contemporain avec ses paradigmes, son fonctionnement et son appréhension repose sur l’usage flagrant des technologies de communication qui l’ont profondément transformé, en modifiant les pratiques sociales, culturelles et économiques. L'évolution dans le mode de vie, dans la prise de conscience de soi, de l’autre et des effets de la globalisation est stupéfiante si l'on considérait les changements non seulement techniques liés à l’essor de la machine et ses modes d’emploi, mais aussi sociaux et comportementaux liés à la manière dont l’homme évolue et se construit dans et par la communication, par son rapport à l’autre et au monde. Allant de la transmission de l'information à de nouvelles façons de se présenter et d'interagir avec les autres (Jauréguiberry, Proulx, 2011), les technologies numériques deviennent progressivement une partie intégrante de l’expérience humaine. Dans ce sens, l’homme innove, excelle et se démarque par son intuition et sa créativité dans un monde en mutation constante, et ouvre, ainsi, le chemin vers de nouvelles perspectives quant à sa façon d’être.
S’intéresser aux nouveaux modes de communication appuyés sur Internet remonte au début des années 1970 aux États-Unis avec l’Arpanet considéré comme le premier réseau informatique conçu pour la transmission des données militaires (Rice & Fuller, 2013). Sortie d'une zone de confidentialité à un usage plus large, la communication par la machine, désormais la CMC (Computer-Mediated Communication) s'est établie comme un domaine disciplinaire reconnu dans les années 1990 grâce aux travaux essentiellement anglo-saxons, et s'est ensuite étendue à l'échelle mondiale. L'appellation francophone, inspirée des travaux anglo-saxons, a eu sa part de succès grâce à des recherches principalement françaises (J. Anis, N. Gauducheau, M. Marcoccia, R. Panckhurst, I. Pierozak, F. Liénard, etc.), initialement axées sur l'analyse des pratiques linguistiques sur divers outils de communication numérique (téléphonie mobile, SMS, e-mails, blogs, etc.).
Depuis l’essor du web 2.0, également appelé le web social ou participatif, dans les années 2000, le monde a connu un basculement, dans les usages du numérique, non seulement technique mais aussi communicationnel, socioculturel, politique, économique, etc. En effet, les termes « révolution » et « transformation » sont couramment utilisés pour marquer le passage d'une vision épistémologique fondée sur la « médiation » à une autre mettant l'accent sur la « conversion » (Doueihi, 2008). Les technologies numériques deviennent de plus en plus une entité bien située dans les pratiques des utilisateurs du web social (sites de réseaux socionumériques, blogues et microblogues, communautés en ligne d’échange de contenus, etc.).
Penser la conversion revient à considérer les orientations dans les pratiques humaines d’Internet. Dans le contexte de la CMO (la Communication Médiée par Ordinateur), le lien entre langage et technologie est lié à « l'idée d'une médiation entre l'humain et la machine » (Paveau, 2017 : 61). Une telle conception a été bien explicitée par Panckhurst : « Nous soutenons l'hypothèse que l'ordinateur est un support de médiation, et que grâce, ou à cause de son utilisation, notre manière de communiquer avec les autres est modifiée. Dans ce contexte, la CMO concerne toutes les formes de communication entre individus par ordinateurs interposés » (Panckhurst, 2007 : 2). Dans une conception plus récente se rattachant à l'analyse du discours numérique, les pratiques numériques sont étudiées selon l’idée qui suggère « une intégration de la machine à l’humain et réciproquement, et inscrit la réflexion dans le paradigme de la conversion plutôt que dans celui de la médiation. » (Pageau, 2017 : 62)
Les recherches contemporaines liées au langage et à la communication humaine ont pu bénéficier des progrès du numérique pour réinterroger les notions de langage et d’interaction en diversifiant les études axées sur le cerveau et la cognition. Dans ce sens, les outils de l’IA qui ne cessent d’impressionner les chercheurs et spécialistes sont considérés comme un véritable exploit. Ils sont largement sollicités dans l’analyse du langage humain considéré comme une matière composite qui tient compte non seulement de la simple composante langagière, mais aussi de la transformation environnementale affectant le processus de perception et de production du langage.
Partant de l’idée que l’homme est un sujet « acteur » dont la performance est en perpétuelle construction et/ou évolution, les neurosciences cognitives et comportementales interviennent largement aujourd’hui pour comprendre le fonctionnement du cerveau humain en considérant les notions de cognition (perception, sensation et motricité), comportements, conscience, mémoire, émotion, langage, interaction et apprentissage, tout en les approchant à d’autres disciplines et domaines tels que l’IA et le neuromarketing s’intéressant également au cerveau (intuition, émotivité, pensée, langage, comportements humains et stratégies, etc.).
En effet, les innovations technologiques donnent vie aux neurosciences tout en puisant dans leur histoire marquée par la continuité d’un projet de connaissances pluridisciplinaire (Paillette, Griset et Agid, 2021). Les préoccupations qui y sont associées proviennent, donc, d’une extraordinaire diversité de disciplines qui puisent dans leur histoire afin de s’interroger sur des questions relatives au langage et aux comportements humains (sciences humaines et sociales, sciences de l’éducation, etc.).
Se rattachant à ce domaine, les ambitions actuelles dépassent le cadre des préoccupations scientifiques relevant de l’anatomie du cerveau, de son disfonctionnement et de sa créativité dans des domaines souvent considérés comme une prérogative des sciences médicales surtout (organique et psychique). Il est évident que « les progrès réalisés et les techniques développées ont donné au domaine scientifique des neurosciences une visibilité exceptionnelle » dans plusieurs domaines de recherche. (Ibid. : 792).
Actuellement, les neurosciences et les sciences humaines se développent de manière interdépendante dans la mesure où l’articulation de différents niveaux d’analyse biologiques, cognitifs et sociaux permet de mieux appréhender l’esprit humain et les comportements sociaux (Decety, Siksou, 2011).
L’objectif de ce projet est double. Il s’agit de décrire, d’un côté, la mouvance actuelle dans le développement des recherches en sciences humaines et sociales en rapport avec les technologies innovantes, et d’étudier, de l’autre côté, les tendances dans la communication humaine issues de l’accélération des progrès technologiques, et induisant de nouveaux champs de recherche qui sont essentiellement axés sur les neurosciences (le neuromarketing, la neuropédagogie, les outils de l’IA, etc.).
Parmi les questions qui nous préoccupent dans ce numéro :
Bibliographie
Multilinguales couvre les disciplines de la linguistique, de la sociolinguistique, de l’ethnolinguistique, de la psycholinguistique, des différentes théories littéraires, des sciences pédagogiques et didactiques, de l’interprétariat, de la traductologie et du traitement automatique des langues. Elle est ouverte à la réflexion sur toutes les langues. Sa langue de rédaction est le français.
Responsables du numéro : Pr. Bektache Mourad, doyen de la faculté des lettres et des langues de l’université A.Mira - Bejaia, Pr. Sadi Nabil, président du comité scientifique et de lecture, rédacteur en chef de la revue.
Echéancier du N°23
Date limite de soumission : 31 décembre 2024
Résultats de l’évaluation : 31 mars 2025
Publication en ligne : 30 juin 2025
01-09-2024
12
Volumes
25
Numéros
360
Articles
Haddadi Radhia
,
Sadi Nabil
,
Kosinski Tomasz
,
Slimani Hakima
,
Khattab Nadji
,
Laddaoui Nassima
,
Bennadji Hayat
,
Aouchiche Hamza
,
Tidjet Mustapha
,
Nekkaz Hind
,
Kaabeche Dalila
,
Yermeche Ouerdia
,
Baghbagha Yasmina
,
Lanseur Soufiane
,
Boulkroun Fouad
,
Bouazza Merahia
,
Taibi-maghraoui Yamina
,
Zenati Ikram
,
Zerari Salah Eddine
,
Ehui Jean Marius
,
Toure Kassoume
,
Ferah Saad
,
Djenane Amina
,
Ibecheninene Samira
,
Benlehlouh Khaoula Amina
,
Nasraoui Fatma
,
Lahlah Mouna
,
Benlakdar Meriam
,
Bakhouche Zouhir
,
Berkani Dalila
,
Bouchikhi Nawal
,
Harig Benmostefa Fatima -zohra
,
Chelli Rachida
,
Berkane Mohamed Ali
,
Bektache Mourad
,
Haddad Meryem
,
Slimani Hafida
,
Boughachiche Meriem
,
Candau Olivier-serge
,
Boudia Mhamed
,
Makhlouf Abdelkader
,
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