مجلة الباحث في العلوم الإنسانية و الإجتماعية
Volume 3, Numéro 5, Pages 137-141
2011-02-27

L’identité Nationale En Contexte Pédagogique Algérien, Entre Lisibilité Et Visibilité : Cas Des Manuels Scolaires Du Fle

Auteurs : Abadi Dalila .

Résumé

Résumé : Malgré la multitude de moyens et la diversité des techniques éducatives actuelles, le manuel scolaire revêt une importance particulière dans le processus éducatif et d’enseignement non seulement d’un point de vue didactique et pédagogique mais aussi d’un point de vue formatif. Et pour répondre aux différentes approches concernant l’identité, la modernité, le rôle scientifique et civilisationnel, il est fort possible que les voies les plus proches par lesquelles procèdent l’action de modernisation et la formation identitaire du citoyen algérien résident dans le contenu pédagogique, à savoir le curriculum scolaire que reflète le manuel scolaire sous forme de textes et d’images. En effet, c’est dans ce contexte, que nous nous intéressons, à savoir le gré de représentativité de l’idée identitaire nationale diffusée dans les manuels algériens destinés à l’enseignement du français langue étrangère. Les manuels étudiés comme tous autres manuels sont les principaux transporteurs de valeurs culturelles et idéologiques. Celles-ci se transmettent et se manifestent à travers plusieurs procédés : les choix des textes, des thèmes, des sujets, des images…etc. et obéissent sûrement à des buts politiques, idéologiques, moraux…, souvent sous jacents. Donc, les textes (extraits) ont certes une visée linguistique, qui se rattache à un apprentissage de signes, mais aussi d’autres valeurs sont à transmettre par le concepteur. C’est dans ce contexte que nous nous intéressons, à savoir le gré de la représentativité de l’idée identitaire nationale diffusée dans les manuels scolaire de FLE. Via le texte inséré, le manuel scolaire algérien du FLE configure, de plus les valeurs nationales et scientifiques, une médiation idéologique. Celle-ci se transmet à travers plusieurs procédés. Aussi, faut-il signaler la manifestation extrême de cette idéologie dans les textes dits « littéraires ». En effet, il s’agit d’une « superstructure », entre forme littéraire et forme sociale. Les textes notamment littéraires sont instructifs pour étudier le contexte idéologique dans lequel ils sont écrits. La lecture des textes littéraires est « reflet connaissant du réel ». Ceci, explique que ces textes de par leur organisation et structurationoeuvrent la langue naturelle et par conséquent les expressions de l’idéologie même implicites. Dans cette perspective, les auteurs tributaires de leur société, dressent des tableaux de leur propre société tout en valorisation leur identité et appartenance culturelle : « La littérature, en tant qu’art conçu dans un langage fondé sur le langage ordinaire, a toujours donné l’illusion à ses lecteurs, a fortiori, à ses spectateurs de faire référence à leur espace de vie de manière plus ou moins transparente. Ce que l’on appellera plus tard « l’effet du réel » lui valait toutes sortes de médiations bien avant l’apparition du « réalisme ». Ses premiers théoriciens, grecs, en ont fait le point central de leur réflexion. Ils contribuent tous à une vaste « théorie du reflet » qui s’est poursuivre jusqu’à nos jours et qui pose que l’oeuvre littéraire représente, d’une façon plus ou moins directe (spéculaire) ou médiatisée, le monde réel ». Tout en admettant ce lien indispensable qui unit texte (par voie de conséquence langue) et culture crée entre eux un lien de réciprocité, une implication plus ou moins légitime du fait que « toute langue véhicule avec elle une culture dont elle est à la fois la productrice et le produit »i. Les textes insérés dans nos manuels scolaires, n’échappent pas à cette règle. Une présentation très manifeste des auteurs de toutes nationalités y compris algérienne, traduit la tendance des concepteurs à avancer une idéologie peu marquée, peut être, vers l’universalisme et la mondialisation. D’ici, découle, l’idée que l’idéologie, système de références, est plus ou moins consciemment instaurée dans le contexte didactique. Pour ce qui est de l’intérieur des textes, les auteurs sont « comme un lien de rassemblement de plusieurs idéologies ou fragments d’idéologies issus de diverses classes »ii. Mais, la sélection de textes à intégrer prévoit des textes peu marqués idéologiquement, sinon, la présence de celle-ci se commode et coïncide avec l’intention éducative ciblée du didacticien. L’image que présente le manuel scolaire à travers les textes, en particulier, n’est pas une simple description. Quantitativement, les auteurs étrangers, notamment français, sont les plus répertoriés. Et parce que les auteurs sont en général des témoins de leur temps, de leur époque donc tributaire de leur société, un premier postulat s’impose et nous laisse dire que le taux des auteurs autres qu’algériens marque l’ouverture des manuels du secondaire sur l’ « Autre ».

Mots clés

l’identité nationale - contexte pédagogique