Iles d Imesli
Volume 11, Numéro 2, Pages 53-66
2019-12-31
Auteurs : Guedjiba Abdennacer .
« Les savoirs traditionnels » que l’on oppose, généralement, aux savoirs scientifiques, sont souvent, définis comme ce qui d’un passé persiste dans le présent où il est transmis et demeure agissant et accepté par ceux qui le reçoivent et qui, à leur tour, au fil des générations, le transmettent à leurs descendants. Ces savoirs et ces savoir-faire proviennent de la manière de penser ou d’agir héritée et des croyances populaires. Certaines expériences peuvent aussi être des sources de ces savoirs. Les chaouis de l’Aurès, à l’instar de toutes les sociétés berbères de l’Afrique du Nord, disposent de riches savoirs traditionnels englobant tous les domaines de la vie : l’astronomie, la météorologie, l’agriculture, la médecine traditionnelle, ... Fortement liés à leurs activités socioéconomiques et culturelles, ces savoirs, accumulés au fil des générations, testés et adoptés au cours des millénaires, servaient à guider les chaouis de l’Aurès, dans leurs interactions avec le milieu dans lequel ils vivaient. Aujourd’hui, face aux mutations sociales, économiques et culturelles que connait le pays chaoui et particulièrement les milieux ruraux ; ces savoirs, à tradition, essentiellement, orale, sont disqualifiés, dans l’insouciance sociétale absolue. Une disqualification qui s’accroit de plus en plus avec le fossé grandissant, entre les générations plus âgées, détentrices de ces savoirs et les générations montantes désintéressées et insoucieuses de ce patrimoine. Pour mieux comprendre la situation, nous nous interrogeons, dans un premier temps, sur les conditions de reproduction de ce mode de savoir traditionnel dans l’Aurès. Nous enquêtons ensuite sur les raisons qui menacent, aujourd’hui, ce patrimoine de disparition et leurs retombées sur la vie du monde rural dans le pays chaoui. Abstract "Traditional knowledge", which is generally opposed to scientific knowledge, is often defined as what remains of a past in the present where it is transmitted and remains acted upon and accepted by those who receive it and who in turn, through the generations, pass it on to their descendants. This knowledge and know-how come from the way of thinking or acting inherited and popular beliefs. Some experiences can also be sources of this knowledge. The Chaouis of Aures, like all Berber societies of North Africa, have rich traditional knowledge encompassing all areas of life: astronomy, meteorology, agriculture, traditional medicine Strongly related to their socio-economic and cultural activities, this knowledge, accumulated over generations, tested and adopted over the millennia, was used to guide the Chaouis of the Aurès, in their interactions with the environment in which they lived. . Today, in the face of the social, economic and cultural changes in the chaoui country and particularly in rural areas ; this knowledge of tradition, essentially oral, is disqualified in absolute societal insouciance. A disqualification that is growing more and more with the growing gap, between the older generations, holders of this knowledge and the rising generations disinterested and careless of this heritage. To better understand the situation, we first wonder about the reproduction conditions of this traditional knowledge mode in Aurès. We then investigate the reasons that threaten today, this heritage of disappearance and their impact on the life of the rural world in the country chaoui. Keywords : knowledge - know-how - tradition- country chaoui - danger
Savoirs ; Savoir-faire ; tradition ; pays chaoui ; péril
Roubai Chorfi Nabil
.
pages 76-106.
Afri Maya Ines
.
pages 559-568.
Foura M
.
pages 119-131.
Merabti Hassane
.
Rachedi Akila
.
pages 63-84.
Grim Karima Ismahane
.
Madagh Mohamed Cherif
.
pages 67-80.