Didactiques
Volume 5, Numéro 1, Pages 45-77
2016-06-30
Auteurs : Kadik Djamel .
Résumé L’école demeure le premier contexte dans lequel l’apprenant de langue est confronté à la littérature. Cette dernière est souvent considérée comme écrit, l’école joue donc un rôle primordial dans son appropriation scripturale et lectorale par l'apprenant. De ce fait, la littérature nécessite un apprentissage (guidé) de l'écriture. L'apprenant s'approprie d'abord et souvent la littérature à l'école et par l'école. L'écriture littéraire est un phénomène social et un habitus individuel. Elle possède un lieu et un temps de déploiement labile qui manifestent un projet d’écriture avec ses rites génétiques et historiques, ses lieux de déploiement selon les grés des auteurs : chambre fermée ou plage, le soir ou le matin, une certaine intimité et un retirement qui rendent l’écriture d'abord un processus intime, osons-nous dire, pour devenir ensuite une réelle publication ou diffusion. En revanche, l’écriture en classe se fait pour un public déterminé constitué de pairs et de l'enseignant et le brouillon s'élabore en classe parfois d'une manière collective, l'écriture et sa réception ne dépassent que rarement le public classe et le correcteur semble être tiraillé entre la correction linguistique et la surprise littéraire d'une écriture qui pourrait attester la créativité des apprenants. De surcroît, la classe, du moins à notre époque, n’a pas pour objectif de former des écrivains, si cela semble se réaliser, il est fait d’une manière incidente. La littérature vit en marge, une paratopie disait Maingueneau, elle n’est que rarement un métier localisable et l'école ne peut amener ses apprenants à un métier incertain.Mais nous considérons, et nous ne sommes pas les seuls, qu’écrire littérairement est possible en classe de langue à l’université, en dépit de toutes les contraintes signalées cidessus à grands traits. Ecrire en classe c’est simuler une pratique extrascolaire, la langue devient ainsi objet de travail pour l’apprenant comme elle l’était pour le poète. Cette confrontation permet de découvrir la langue dans ses ramifications, le texte littéraire intègre tous les éléments des autres discours en plus du système linguistique. L’expérimentation de l’écriture littéraire permet à l’apprenant de forger sa langue dans un labeur et une découverte littératiens. Ce travail artiste ou artisan permet de réaliser deux objectifs au moins: une familiarisation presque authentique avec l’expérience de l'écriture littéraire et un exercice de langue par un texte à réaliser. Pour appuyer notre thèse sur la pertinence de l'introduction de l'écriture littéraire en classe malgré ses limites, nous nous basons sur des expériences littéraires que nous avons menées avec nos apprenants dans nos recherches doctorales et postdoctorales. ملخص یتناول ھذا المقال مدى إسھام الكتابة الأدبیة في إرساء كفاءات أدبیة ولغویة و ثقافیة لدى المتعلم في قسم اللغة الفرنسیة. لقد أعتمد الدرس الأدبي كثیرا على فعالیات التعلیق سواء كان ھذا التعلیق مقالة أو تحلیلا أو تلخیصا دون اعتبار أن الأدب ھوأیضا نشاط كتابي یمكن أن یؤدى في القسم على شكل مشاریع طلابیة تحت أشراف الأستاذ. بعد استعراض للمعوقات و الإمكانات التي یتیحھا النص الأدبي و خصوصا بكتابتھ من لدن الطلاب ، كالفرق الجوھري بین الكتابة في مجالات ظھورھا عند الكاتب و عند نقلھا للمجال التعلیمي اجتزاء و استعمالا لغایات لغویة بمنأى عن أدبیة النص، و كذلك من جھة أخرى لقدرة الكتابة الأدبیة على أظھار مكامن المخزون اللغوي تركیبا و مفردات و أنماطا نصیة...یجعل الطالب عند الكتابة الأدبیة في مختبر لغوي یسھل علیھ بعد ذلك لیس فقط فھم جمالیة النص بل كذلك مجابھة اللغة كاستعمال و نسق و مسودة...الخ من أجل إنجاز نص یكون مصطبغا بالأدبیة و إن لم یضاه الكتابة الاحترافیة للأدیب، على أنھ یجب یعرض ھذا المقال كذلك كیفیة ممارسة الكتابة الأدبیة في القسم عن طریق مشروعات تساھم فیھا مجموعة من الطلبة و یقوم الأستاذ بتوجیھ و الرد على أسئلة الطلاب حینما یواجھون مشاكل في محاولاتھم لكتابة أدبي. Abstract The school remains the first context in which the language learner is confronted with literature. The latter is often regarded as written, so the school plays a primordial role in its appropriation by the learner. Thus, literature first requires a (guided) learning of writing. The learner first and often appropriates literature at school and through school. Literary writing is a social phenomenon and an individual habitus. It possesses a place and a time of labile deployment which manifest a project of writing with its genetic and historical rites, its places of deployment according to the authors' wishes: closed room or beach, in the evening or in the morning, a certain intimacy and a Which first make writing an intimate process, dare we say, and then become a real publication or diffusion. On the other hand, classroom writing is done for a specific audience made up of peers and the teacher and the draft is worked out in class sometimes in a collective way, writing and its reception rarely exceed the public class And the corrector seems to be torn between the linguistic correction and the literary surprise of a writing that could attest to the creativity of the learners. Moreover, the class, at least in our time, does not aim to produce writers, if this seems to be realized, it is made in an incidental way. Literature lives on the margins, a paratopia says Maingueneau, it is rarely a localizable trade and the school can not bring its learners to an uncertain profession. But we consider, and we are not the only ones, that writing literally is possible in language classes at university, despite all the constraints outlined above in broad outline. To write in class is to simulate an out-of-school practice, the language becomes an object of work for the learner as it was for the poet. This confrontation makes it possible to discover the language in its ramifications; the literary text integrates allthe elements of the other discourses in addition to the linguistic system. The experimentation of literary writing allows the learner to forge his language in a literary work and discovery. This artistic or artistic work makes it possible to achieve at least two objectives: an almost authentic familiarization with the experience of literary writing and an exercise of language by a text to be realized. To support our thesis on the relevance of the introduction of literary writing in class despite its limitations, we rely on the literary experiences we have had with our learners in our doctoral and postdoctoral research and in our teaching practices.
écriture littéraire, texte littéraire, université,
Sihame Kharroubi
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pages 03-11.
Ferkous Nassima
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Khebbeb Akila
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pages 65-80.
Mounir Dakhia
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pages 69-78.