Iles d Imesli
Volume 2, Numéro 1, Pages 131-142
2010-12-31
Auteurs : Haddadou Mohand Akli .
L’introduction du berbère dans les moyens de communication modernes, notamment la presse écrite et la télévision, a toujours été l’une des principales revendications du mouvement culturel berbère en Algérie. Si, sous d’autres cieux, on reproche aux mass-média de dégrader la langue, ici, on met en eux l’espoir de la maintenir et surtout de la développer, en l’ouvrant sur le monde moderne. On reconnaît aujourd’hui le rôle de la radio kabyle dans le combat de la préservation de la langue et son renouvellement ; la télévision, qui a une audience plus large, peut être un moyen non seulement de diffusion des néologismes mais aussi, en l’absence d’instances officielles d’aménagement linguistique, de leur légitimation. Il est vrai que la télévision ne peut être un instrument de développement linguistique que si les pouvoirs publics qui en détiennent le monopole en Algérie le décident. On se souvient, dans la période précédant 1980, des tentatives de déstabilisation du kabyle par l’injection, au moyen de la radio, d’emprunts arabes massifs qui investirent tous les domaines de la langue, y compris ceux où il existait des nomenclatures berbères. C’est pourquoi l’annonce, en 1991, d’un bulletin télévisé en berbère, annexé au journal de 13 heures, éveilla la méfiance des milieux berbéristes. En fait, les présentateurs jouirent dès le début d’une certaine autonomie pour écrire leurs textes. Le flash télévisé, diffusé dans deux dialectes, le kabyle et le chaouia, est devenu à partir de 1995, un journal télévisé indépendant. Il est actuellement diffusé en kabyle, un autre en chaouia, un troisième en mozabite. Le choix de ces dialectes s’expliquerait, selon des responsables, par leur importance numérique. En réalité, même si le recensement de 1998 prend en compte les langues parlées en Algérie, on ignore toujours le nombre de berbérophones algériens et leur 132 répartition dialectale. En 1989, S.Chaker estimait ce nombre à un minimum de 4,5 millions de personnes dont plus de deux tiers de Kabyles, de 500.000 à 1 million de chaouias et autour de 100.000 Mozabites. Comme on le voit, la fréquence de passage à l’antenne est loin de refléter l’importance des dialectes.
Berber television news, standardization, neologism, linguistic planning, communication
Mahmoudi Imene Amina
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pages 73-84.
Faiza Kbemissi-debbacbe
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pages 51-58.
Delhoum Nour Elhouda
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Dahou Foudil
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pages 11-16.
Ferhad El Hossein
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pages 167-178.