Insaniyat
Volume 7, Numéro 4, Pages 115-133
2003-12-31
Auteurs : Khiari Abdellah .
Les mutations, tardives, sur le Piémont saharien ont été amples et rapides car, l’initiative individuelle, essence de toutes les dynamiques paysannes en Algérie, a longtemps été bloquée, ici, par l’appropriation collective des terres. L’éclatement de l’indivision à partir des années 1970, complété par la loi incitative de 1983 instaurant l’A.P.F.A., aidé par un environnement favorable (disponibilité des terres, présence d’une nappe riche en eau, utilisation de la technique du forage), ont libéré l’initiative des fellahs et provoqué des mutations profondes. La commune de M’Zirâa située ; en amont du Piémont uni aurassien, est un modèle réduit de cette dynamique de transformation ; plus d’un millier de jardins supplantent aujourd’hui les anciens parcours sahariens, produisant une large gamme d’espèces maraîchères qui attire des centaines de négociants venant toutes les régions d’Algérie. Les mutations géographiques et socio-économiques sont généralisées, (déplacement de l’habitat de la montagne vers la Plaine, abandon du système agropastoral au profit d’une mise en valeur intensive moderne, accroissement rapide de la population de la commune dû à l’afflux migratoire provoqué par le nombre important d’emplois créés par ce nouveau système de production. Les premiers signes de richesse de la population M’Zirâa peuvent être observés à travers la multiplication des maisons en dur en rase campagne et celle des tracteurs et fourgonnettes bâchées garées près des bâtiments des exploitations agricoles. La belle réussite des M’Zirâa se voit notamment à travers la dynamique de leur marché quotidien, qui dure de décembre au mois de juillet et qui draine chaque jour entre 500 et 800 camions venus de tous les coins d’Algérie en quête de produits maraîchers. Cependant, ce mouvement, si intense, a ses faiblesses ; l’utilisation anarchique et abusive des eaux souterraines risque de mettre en péril tous les investissements consentis à ce jour. Le degré du rabattement de la nappe est alarmant ; partout on signale l’enfoncement des eaux de forages de 10 à 20 mètres en été, alors qu’en hiver, le niveau ne remonte que de 2 à 5 mètres ; ce déséquilibre s’accentue d’année en année. Seule une politique fondée sur l’utilisation rationnelle des eaux peut épargner ce mouvement de l’éclipse quasi certaine, au cas où les conditions de l’exploitation de la nappe ne changent pas.
Plaine de M’Ziraa ; Mutations rurales ; Serriculture; Forage ; Attraction ; Système intensif.
Ibabar Amal
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Yermèche Ouerdia
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pages 508-525.
يحي عماد
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بن دحمان عبد الرزاق
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ص 360-370.
Ait Kaci Amer
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Chaalal Ahmed
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pages 489-509.
Blé Kain Arsène
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pages 79-93.