Insaniyat
Volume 9, Numéro 4, Pages 145-158
2005-12-31
Auteurs : Medjahed Lila .
Nous nous proposons de démontrer que l’autodérision qui est une forme d’humour, pourrait perturber l’organisation narrative et discursive de tout texte normal. Elle se fait sentir, sans doute, à travers une manipulation des particularités de la langue ou à travers le brouillage des instances énonciatives afin de produire un paradoxe humoristique. Au niveau narratif, les évènements qui structurent l’intrigue, s’accélèrent et débouchent sur une chute propre aux histoires drôles. L’humour auto-ironique nous permettrait, par ailleurs, de discuter la question de la dialectique Identité /Altérité dans les deux romans de Begag. L’autodérision paraît une forme singulière de se voir et de voir l’Autre. Le Moi s’expose au regard de l’Autre et exhibe défauts et faiblesses. C’est une attitude masochiste mais aussi un appel d’amour. Dis Oualla ! Et Les Chiens Aussi abordent d’une manière auto ironique et fictionnelle le rapport du Moi et de l’Autre. Ils mettent en avant le degré de la ressemblance et de la différence affiché par le Moi, dénigré ou refusé par L’Autre. L’autodérision est loin d’être ludique ; dans ces deux récits, elle recèle en elle les indices d’une conscience lucide bien qu’elle soit autodestructrice. Le sentiment intensif de l’altérité ne peut-il pas être rendu par une manière d’écrire singulière, comme une volonté de se distinguer littérairement ?
Begag ; humour ; autodérision ; roman beur ; identité/altérité.
Djaber Amina
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Tirenifi Mohamed El Badr
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pages 335-344.