SOCLES
Volume 4, Numéro 8, Pages 103-118
2016-01-14
Auteurs : Khodja Goucem Nadira .
Les œuvres de Nina Bouraoui s’inspirent dans leur majorité de faits réels et d’événements autobiographiques, sur lesquels elle fonde un travail de décrispation de la mémoire, au moyen d’une écriture qui creuse dans le passé, s’engloutit dans le flot des souvenirs, semble se défaire en même temps qu’elle se fait, se libérer du poids de la réalité et du temps en un va et vient entre le passé et le présent, tout en construisant un univers imaginaire poétique. En nous appuyant sur deux romans de Nina Bouraoui, Garçon Manqué paru en 2000 et Sauvage paru en 2011 aux éditions Stock, nous verrons comment cette écrivaine emploie des stratagèmes et des techniques diverses : phrases très dépouillées, absence de ponctuation, variations de rythme, personnages peu décrits et absents. L’écriture est aussi marquée par le jeu de la dissimulation, par le silence (ellipses, blanc textuel) ou la parole bavarde qui recouvre à peine l’écho de la parole absente. Le sujet écrivant se met en danger car il se prend lui-même pour objet d’étude. Dès lors, l’enjeu du texte n’est plus dans le récit lui-même mais dans la mise en scène du récit, c’est-à-dire, la mise en représentation de l’écriture en construction. Nous nous intéresserons ainsi non pas à l’authenticité ou l’inauthenticité des faits racontés, mais, à ce travail de déconstruction et de construction du sens, par une écriture qui se dissimule derrière le processus de réminiscence pour dire l’indicible au moyen d’une poétique de l’imaginaire.
écriture, poétique, mémoire, déconstruction, dissimulation, imaginaire, silence
Loucif Badreddine
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pages 67-79.
Yahia Ouahmed Karima
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pages 35-42.
Lalaoui Fatima-zohra
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pages 55-60.
Nasri Zoulikha
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pages 75-84.