الخطاب
Volume 8, Numéro 16, Pages 207-220
2013-12-01
Auteurs : Bouanane Kahina .
Berkane, le personnage principal dans la disparition de la langue française de Djebar vit en France depuis vingt ans, il décide de regagner l’Algérie quelques mois après que lui et Marise se sont quittés. Il s’installe face à la mer à proximité d’Alger. Lui, l’enfant de la Casbah, ne reconnaît pas sa terre natale : elle n’a plus rien à voir avec celle de sa mémoire et ses proches ont presque tous disparu. Berkane observe le présent et égrène les souvenirs : son enfance, sa famille, son quartier, la montée du nationalisme, la bataille d’Alger. Il fait la connaissance de Nadjia dont il tombe éperdument amoureux ; mais celle-ci fuit l’Algérie depuis de longues années et retourne en Europe. Il commence alors à écrire, en français, le récit de sa vie. En Septembre 1993. Berkane disparaît. Est-il victime des fanatiques qui font régner la terreur ? La mémoire est en guerre dans ce roman, elle est le résultat de maux provoqués par tout un environnement et un système, nous tenterons de démontrer et de décrire la dynamique de la mémoire en (re)construction individuelle et sociale en analysant, en interprétant les réactions, les mémoire(s), les sentiments et les réflexions des personnages ainsi que leur émois parfois rude. Tout le roman est en fait une quête mémorielle du personnage principal. Qui est-il ? D’où vient-il ? Comment donc s’exprime-t-il? C’est face à toutes ces questions que Berkane se trouve confronté. Les réponses lui permettent de se construire, puisque par définition une identité est une construction d’un individu à travers trois dimensions ; la dimension sociale, culturelle et enfin la dimension personnelle. C’est elle qui donne sens à la vie de l’homme en le structurant et en l’enracinant. Berkane vit cette dépersonnalisation à trois niveaux. Lorsqu’il vivait avec Maryse, le rapport dialectique avait disparu : le même (le Moi) se confondait avec l’Autre d’où la perte du sens qui fonde la personnalité de l’homme et qui le conduit à une crise identitaire. Le personnage a vécu coupé de ses racines pendant plus de vingt ans arraché de ses racines culturelles et sociales qui finalement sont arrivées à corrompre les racines individuelles. Il revient dans un pays où il n’a plus de repères, il est aveuglé par ses sentiments confus: «Ma déception de ce retour à mon quartier, je le trouve double. Des retrouvailles irrémédiablement fissurées» ce sont les mots de ce protagoniste principal face à la guerre de maux aussi bien existentielle, psychologique que sociale. La mémoire étant fragmentée dans tous ses états sera le cœur de cette communication. Dans cette communication, nous tenterons de rendre non seulement un bel hommage à cette écrivaine hors pair mais aussi, de voir comment est ce que la mémoire et l’histoire prennent un sens tellement proche de la définition apportée par Paul Ricœur ?
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Guettafi Sihem
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Soltani Wassila
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pages 53-66.
Bouanane Kahina
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pages 33-46.
Bellalem Arezki
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pages 37-60.
Chaouib Fatiha
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pages 75-84.
Grine Medjad Fatima
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pages 165-168.