Les cahiers du LAPSI
Volume 8, Numéro 1, Pages 47-64
2011-12-31

L’égalité Devant L’éducation, Ou L’utopie Par Les Chiffres

Auteurs : Rouag Abla .

Résumé

Le droit à l’éducation est garanti par la Constitution (art 53) et par la Loi de l’orientation sur l’Éducation du 23 Janvier 2008. L’État algérien prend en charge la totalité des dépenses liées à l’éducation des enfants. Le nombre d’établissements scolaires a considérablement augmenté et les chiffres officiels avancés montrent un taux de scolarisation d’enfants de 6 à 16 ans très important et un taux d’encadrement conformes aux normes de l’UNESCO, ce qui indiquerait une nette évolution de la qualité de l’éducation. Cependant, certaines régions seraient nettement moins performantes que d’autres et nous observons également un taux de déperdition scolaire important dès la fin du cycle primaire. Le Ministère de l’Éducation Nationale a pris un certain nombre de mesures pédagogiques et sociales pour lutter contre la déperdition scolaire : aides, bourses, cantines scolaires… Cependant, quelle est l’efficacité de ces stratégies mises en place pour lutter contre les déperditions scolaires ? Les ressources et les moyens sont ils répartis de manière équitable entre les régions, entre les villes et les campagnes ? Les élèves sont ils tous égaux devant l’éducation ? L’examen des chiffres avancés par le MEN met en exergue des faits saillants. Malgré les efforts consentis par l’Algérie en matière de scolarisation, l’analpha- bétisme touche encore les enfants dès l’âge de 10 ans, et la déperdition scolaire reste importante : d’après les statistiques du MEN, 501 508 enfants ont abandonné l’école en Juillet 2008, sur 7 000 000 d’enfants scolarisés en Septembre 2007 (soit 7,14 %). Les chiffres du MEN montrent que le taux de participation des filles est de 47 % au cycle primaire, de 48,75 % au cycle moyen et de 57,87 % au secondaire. Cette participation est plus basse dans certaines régions (Sud, Aurès…) et la déperdition scolaire touche plus les filles que les garçons dans ces mêmes zones.

Mots clés

éducation, moyens, déscolarisation, inégalités, Algérie