Insaniyat
Volume 14, Numéro 4, Pages 9-21
2010-12-31
Auteurs : Hadeid Mohamed .
Les Hautes Plaines sud-oranaises représentent une entité géographique bien distincte au niveau de l’espace algérien. Situé entre les deux Atlas tellien et saharien, cet espace s’individualise aussi par sa société, qui a su s’adapter à un milieu contraignant en optant pour le nomadisme comme mode de vie. En étudiant les différentes interventions sur cet espace et sa société, depuis la période coloniale jusqu’à nos jours, il apparaît clairement que l’immensité de l’espace steppique ne lui fait pas perdre sa valeur. En effet, l’espace steppique représente un enjeu de taille pour sa population puisque celle-ci résiste à chaque fois que l’on veut modifier ce territoire. En tentant d’occuper cet espace, la colonisation s’est heurtée à une multitude de soulèvements et de révoltes menées par la population locale. Ce qui a conduit les Français à utiliser tout leur arsenal juridique et toute leur puissance militaire pour atteindre leurs objectifs fondés sur le contrôle total de ce territoire et l’exploitation de ses richesses, animales en particulier. Après l’indépendance et dans un souci de développement territorial, l’Etat a rencontré les mêmes résistances puisque la population pastorale n’a pas accepté la plupart des aménagements proposés. Cette négation a été souvent accompagnée par un détournement astucieux de la loi comme durant la révolution agraire. Ce détournement a été observé même lorsque la population locale accepte les programmes de développement appliqués dans la région, comme ceux destinés aux opérations de mise en valeur agricole. Ainsi, qu’il s’agisse de la révolution agraire, de l’accession à la propriété foncière agricole, du plan de développement de l’agriculture, de la loi sur les réserves foncières, de la loi sur l’orientation foncière, de la résorption de l’habitat précaire ou de l’opération de régularisation, l’habitant de la steppe a réagi différemment selon ses logiques et selon ses intérêts. Ces réactions ont été souvent sources de conflits très serrés, entre habitants eux-mêmes (entre arch plus précisément), entre les citoyens et l’Etat. L’espace steppique tel qu’il se présente actuellement est sans aucun doute le résultat de ces nombreuses oppositions entre pouvoir local et pouvoir central. Le consensus entre les deux ne sera possible que s’il y aura une convergence dans les logiques et dans les intérêts des deux parties.
Hautes Plaines steppiques - nomadisme - aménagement de l’espace - conflits - acteurs.
Hadeid Mohamed
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pages 7-15.
Hadeid Mohamed
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pages 28-38.
Hadeid Mohamed
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pages 99-118.
Zouaoui A
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pages 61-71.
Mimouni Oumria
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pages 131-141.