Insaniyat
Volume 15, Numéro 2, Pages 221-235
2011-06-30
Auteurs : Seddik Akram Faiza .
Les Eneslmen forment une catégorie sociale qui assume des fonctions de médiateurs au sein de la société touarègue Kel Ahaggar. Ce sont des médiateurs entre le monde visible et invisible, entre l'Islam et la tradition, et grâce à leur statut d’hommes de paix, entre groupes et individus considérés comme des pairs, engagés dans des relations d'honneur. Ils assurent à ce titre des fonctions d'arbitrage et jouent souvent une fonction d'éminence grise. Ils sont généralement issus d’une noble lignée de chorfa en provenance du Tafilalet marocain ou encore du Sud du Sahara, de ces lieux devenus mythiques que sont Tombouctou, ainsi que l’ancienne capitale de l’Adagh, Tademekka ("c'est la Mecque"), appelée aussi Essouk (le "marché") : un véritable lieu de rencontres et d’échanges dont sont issues les tribus religieuses Kel Essouk (ceux d’Essouk). Essouk est aussi l’une des premières portes d’entrée de l’Islam en Afrique. Le nomadisme paraît constituer un mode de vie peu compatible avec le développement de l’Islam (ville, mosquée, communautés groupées, vie sociale liée au commerce…) dans les régions montagneuses de l’Ahaggar. Chez les Touaregs, l’honneur est l’attribut des nobles guerriers Imuhagh, et ces derniers ont eu du mal à accepter d’autres règles que celle de l’honneur guerrier qui les distingue. L’Islam a pourtant permis l’émergence de ces chorfa en clercs religieux, en une classe qui a acquis un pouvoir symbolique de domination parallèle ou ajouté au système local basé sur l’honneur guerrier.
Ahaggar ; chorfa ; Touaregs ; pouvoir symbolique ; tolba.
Mcdougall James
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pages 47-63.
Mc Dougall James
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pages 79-96.
Safer O
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pages 478-484.
Bouadam.ghiat Roukia
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pages 29-38.
M.m Belghoul
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pages 42-47.