Langues & Cultures
Volume 3, Numéro 3, Pages 51-71
2022-12-20
Auteurs : Hmidi Warda .
L’essai que nous proposons dans ce travail nous permet d’étudier la problématique de l’ambiguïté du héros camusien dans le genre romanesque situé à mi-chemin entre héroïsme et anti héroïsme dans un corpus littéraire du XXe siècle : L’Étranger, roman des plus célèbres d’Albert Camus. Traditionnellement, le héros est le nœud de l’intrigue. Il est souvent un être exceptionnel, valorisé et distingué. Cependant, l’antihéros apparu au XXe siècle est, comme son préfixe « anti » le signifie, catégoriquement le contraire. Ainsi, un antihéros n’est ni héroïque, ni symbolique. Même s’il persiste au cœur de l’action, il n’a plus les mêmes caractéristiques. IL est plutôt un être ordinaire, médiocre ou mesquin, n’importe lequel, un archétype d’impassibilité tel est notre cas dans L’Étranger de Camus. Mais héros et/ou antihéros, il demeure quand même et malgré tout au centre de l’histoire, le pivot du roman. Depuis le XIXe siècle, la littérature a pris une nouvelle direction et de nouveaux mouvements littéraires apparaissent ce que traduit cette nouvelle notion d’antihéros qui accompagne le développement du nouveau roman. Original et différent des héros antique et médiéval légendaires et idéalisés, le héros-antihéros de L’Étranger est plutôt super-héros existentialiste ou héros absurde et scrupuleux qui refuse de jouer le jeu social commun. Cette figure d’antihéros imposée dans la littérature contemporaine explique l’étrangeté de l’époque dans tous ses aspects. Nous nous intéressons tout particulièrement à l’ambiguïté même de la notion de héros dans cet ouvrage inscrit dans le cycle d’absurde chez l’auteur. Ambiguïté déjà choquante et novatrice dans un genre souvent marqué par l’univocité du héros stéréotypé qui élimine la notion de héros en elle-même. En tant que réflexion philosophique et littéraire première sur l’absurdité de la condition humaine et pont obligatoire à franchir pour passer au cycle suivant, celui de la révolte contre cette réalité, le cycle de l’absurde constitue un bouleversement dans la littérature de Camus ainsi que dans sa conception engagée du héros romanesque. Dans ce contexte, les lectures concernant Meursault, le personnage principal de L’Étranger, l’étranger de L’Étranger et ce roman en général sont si ambivalentes et fécondes que certaines, surtout ces dernières années en raison des changements sociopolitiques et culturels dont le monde entier a été témoin, sont allées plus loin. Elles voient parfois même un autre étranger qui n’est pas Meursault. Pour les unes c’est plutôt l’arabe, etc. Les points de vue et les arguments divergent ce qui explique bien l’ambiguïté de la figure du héros dans cet ouvrage. Elles se posent des questions telles que : Qui est le héros de L’Étranger ? Qui est l’étranger ? Est-il un héros ? Est-il un antihéros ? Etc. Ce bouleversement et cette étrangeté dans l’image traditionnelle du héros ne sont-ils pas le reflet de l’absurdité dans l’œuvre ? Dans quelle mesure donc Meursault est-il héros ? Dans quelle mesure est-il au contraire un antihéros ? S’agit-il plutôt d’un héros absurde et/ou révolté ? Pour répondre à cette problématique de l’ambiguïté de la figure héroïque de Meursault dans L’Étranger que soulèvent les questions ci-dessus, nous proposons une réflexion linguitico-littéraire qui s’articule autour de trois points fondamentaux. Dans un premier temps, nous allons présenter notre objet d’étude : la figure du héros dans le genre romanesque. Nous tenterons, dans un second temps, d’analyser son ambiguïté dans notre corpus. Enfin, nous nous intéresserons à l’absurdité révoltée et révoltante de cet étranger camusien.
Héros ; Antihéros ; Ambiguïté ; Absurdité ; Révolte
Camara Moussa
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pages 22-29.
Ben Brahim Hamida
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pages 4-24.
Sacrafi Sabeur
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pages 101-110.
Zanat Wided
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pages 260-275.
Aissani Souad
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Khennour Saleh
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pages 323-336.