الوقاية والأرغنوميا
Volume 9, Numéro 3, Pages 46-63
2015-12-20
Auteurs : Cottin-joshi Irène . Vallery Gérard .
Résumé Introduction Cette communication présente la méthode et les apports d’une intervention ergonomique mise en œuvre lors d’un projet de conception organisationnelle en milieu hospitalier. Cette intervention est intégrée à un dispositif de recherche-action dans le cadre d’une thèse de doctorat. Fin 2014, un hôpital public de région parisienne a mis en place un nouveau laboratoire de niveau de sécurité dit « L3 ». Ce laboratoire a pour objet la recherche et le diagnostic de bactéries fortement pathogènes et contagieuses, principalement la tuberculose. C’est une nécessité de santé publique : Dans le département où nous nous situons, cette maladie présente une incidence quatre fois supérieure à la moyenne française. Au niveau de la direction de l’hôpital, des aspects économiques et d’image sont en jeu : cette construction représente un investissement financier majeur, et permettra d’augmenter la visibilité de l’hôpital au niveau départemental. Les enjeux de la conduite du projet de construction du nouveau laboratoire sont de plusieurs ordres : - La sécurité des agents de laboratoire et de l’environnement, - La nécessité d’un travail fiable pour assurer le soin des patients, - Les relations sociales et l’implication des agents dans le changement. Méthodologie Notre intervention, fondée sur l’analyse de l’activité et la participation des agents concernés, visait à élaborer un état des lieux des conditions de travail des techniciens de laboratoire. Pour mener notre intervention nous avons mis en place une démarche ergonomique en quatre étapes : 1) analyse de l’activité des techniciens sur le site existant 2) analyse de l’activité sur des sites de référence (autres laboratoires de niveau de sécurité L3) 3) accompagnement lors de la mise en œuvre du changement (groupes de travail) 4) proposition d’actions rectificatrices Résultats Les analyses issues de notre méthodologie nous ont permis d’identifier les déterminants et les variabilités de l’activité des techniciens. Ces derniers ont donné lieu à des scénarii de conception du futur laboratoire L3. Ces différents scénarii ont été testés sur une maquette volumétrique, avec les agents concernés (Daniellou, 2004, Van Belleghem, 2012). Les prescriptions relatives à la sécurité ont été également mises à l’épreuve de l’activité projetée, favorisant des débats entre les exigences de sécurité, de confort et d’efficacité. Les éléments de formation théorique dont avaient bénéficié les agents ont été intégrés dans la simulation, ce qui a contribué à lever certaines zones d’incertitudes et incompréhensions. De nouvelles questions et considérations ont aussi émergé à travers ces échanges. Les exigences qui ressortent des groupes de travail ont permis de prendre des décisions d’ordre organisationnel et de préparer avec les techniciens la future activité (les horaires de travail des techniciens, le nombre de techniciens, la répartition des tâches…) Quelques semaines après l’ouverture du nouveau laboratoire nous avons pu identifier l’émergence de stratégies collectives déployées par les opérateurs. Il s’agit d’un ajustement réciproque et constant relatif à la recherche d’efficacité : bien qu’elle ait été prévue lors des simulations, la séquence d’activité a été réorganisée par les agents pour ne pas rester inactifs durant les « temps morts ». D’autre part, nous avons aussi observé l’assouplissement de certaines procédures de sécurité qui restreignent trop les actions des opérateurs, relativement à leur efficacité. En contrepartie, de nombreuses initiatives individuelles et collectives de construction de la sécurité ont émergé : par exemple, les agents s’observent mutuellement pour rectifier des gestes et éviter les contaminations. Conclusion et ouverture Les apports de l’intervention ergonomique résident dans la capacité à saisir ces éléments issus de l’activité pour les intégrer dans le projet de conception d’une part, et les mettre en débat d’autre part. Au-delà de l’application des normes de sécurité, qui reste nécessaire, il nous parait incontournable de favoriser l’émergence et la discussion des initiatives des agents, en les favorisant. En amenant les agents à prendre une place active dans leur travail, il devient possible de contribuer au développement de la santé individuelle et de celle du collectif. En ouverture, cette communication vise à questionner l’application possible de ce type d’intervention ergonomique lors de projets de conception dans les pays en voie de développement. Dans quelle mesure les démarches participatives peuvent-elles être intégrées aux changements organisationnels ? Comment contribuer efficacement à la prévention des risques professionnels dans des contextes spécifiques ?
Conception, prévention, risques, milieu hospitalier, ergonomie.
Bennouna Aida
.
Boughaba Assia
.
pages 49-62.
Dutier Johanna
.
Escouteloup Jacques
.
Beaujouan Joffrey
.
pages 42-55.
Selt Attia
.
Bektache Mourad
.
pages 361-371.
Zaibet Meriem
.
pages 15-24.
Morlet Thierry
.
Tran Van Arnaud
.
pages 39-44.