إدارة
Volume 15, Numéro 2, Pages 77-105
2005-12-01

Construction De La Gouvernance, Idées Politiques Et évolution De Mentalités : Discours Sur Le Modèle Algérien*

Auteurs : Taibi Mohammed .

Résumé

La bonne gouvernance reste cette capacité intrinsèque que possède une société à produire la politique et à faire ressortir à chaque fois la force de l’arbitrage pour piloter les clivages et contenir les contradictions débordantes. Et dès que ça déborde, les réflexes de la remise en ordre alors imposent une réflexion féconde sur les logiques de la gouvernance et non sur la pérennité d’un ordre. Si les sciences politiques et la sociologie des pouvoirs peuvent pour la nécessité du discours et les convenances de la raison d’Etat se suffire des signaux externes des manifestations du politique, la bonne gouvernance se vérifie quant à elle dans la vision et les convictions des vrais acteurs et leurs capacités réelles à entreprendre les actions appropriées et engager la société dans la voie de l’efficacité et la modernité fécondes et intelligentes qu’exige le contexte et impose l’intelligence. El houkm arachide ne se vérifie pas uniquement dans les conjonctures favorables, mais ses compétences se révèlent aussi dans la gestion des crises et le pilotage des grands conflits que les conditions objectives de l’histoire et de l’économie auraient pour une raison ou une autre imposé à une société déterminée. Les quarante dernière années qui ont marqué la vie politique arabe nous réconfortent aujourd’hui dans notre conviction qui consiste à dire que le développement n’est pas une affaire de quincaillerie industrielle ou de technologie, elle est une question de savoir et de gouvernance, une clairvoyance qui évite la dilapidation de la puissance, la puissance structurante, celle qui permet à une société de rester debout malgré les coups qu’elle subit. L’espace arabo-musulman partagé depuis cinquante ans entre Les Ourouch (les trônes), Jouyouch (les armées) et les chooub (les peuples) est en train de négocier de nouvelles formules. L’islah incertain de la sahwa, le islah raisonné et consensuel fondé sur une gouvernance serein et le islah posé, proposé et imposé par le nouvel empire. Tout ce qui s’impose à la gouvernance est déviance, les excès de puissance en politique mènent au suicide, reste alors l’émergence d’une rationalité politique dans le domaine des idées qui accompagneraient alors le développement politique et humain et créeraient les matrices fécondes d’une gouvernance qui serait la bonne et la plus sûre. * Communication présentée aux actes du colloque international sur la Gouvernance, Alger : école nationale d’administration, 20-21 novembre 2005.

Mots clés

Monde arabo-musulman, bonne gouvernance, El houkm arachide, civilisation musulmane, Algérie.