Journal Algérien des Régions Arides
Volume 13, Numéro 0, Pages 91-100
2016-12-01
Auteurs : Ouennoughi Mélica .
Pour une contribution aux politiques de développement contre les désertifications, les canicules et les sécheresses de notre Planète. Mes travaux sur la biodiversité des dattiers en Nouvelle-Calédonie et leur typologie, des suites des affres de la déportation et des aléas de leur intégration (Cf. Behind the date palms in New Caledonia, M. Ouennoughi, Co-signature F. Kahn (IRD), Palms USA, 2005) informent d’une riche tradition kanak recoupant avec les traçabilités historiques de l’existence du voyage forcé du dattier en Nouvelle-Calédonie et ma localisation de « puits à Chadouf », recrées par la déxtérité des savoir- faire de cultivateurs algériens (fellahs) durant le XIXe siècle. (Le voyage forcé du dattier en Nouvelle-Calédonie, M. Ouennoughi & Co-signataire D. Dubost, Sciences et Changements planétaires Sécheresse, 2005). Ces travaux attestent la présence historique d’une culture millénaire phoenicicole ayant contribué aux luttes contre la désertification. (IRD Agropolis, 2006 ; Les Jour-nées Internationales sur la désertification et le développement durable, 2006 et sur l’Impact du changement climatique sur les Régions). Les faits migratoires forcés m’amènent à compléter mes premiers travaux vers d’autres zones phoenicioles océaniennes localisées durant le XIXe siècle. Le vieux dicton kanak de Nouvelle-Calédonie que j’ai pu récolté de mes premiers terrains en Océanie en 1999 : « Lorsque que tu vois un dattier, c’est qu’il y a un « Vieil Arabe » qui est passé par là », nous révèle l’existence d’un maintien d’une tradition phoenicicole symbolique véhiculée sur le plan artistique, culturo-politique et sociale, ayant fait l’objet d’une première projection d’iconographies sur l’Histoire de Biskra spécifiquement autour des palmeraies et des anciennes zaouias. (Histoire des Maghrébins du Caillou, Palmier-dattier et Biodiversité, Centre Culturel Tjibaou, Nouméa, 2007). Selon nos dernières enquêtes, la tradition aborigène nous révèle l’existence de souches dattières issues de semis de noyaux, du passage d’hommes issus d’anciennes zaouias. Mes travaux ont localisé de vieux cimetières des Saints patrons. Leurs semis de noyaux ont formé des souches saines en attente d’être expérimentées, ces souches ont été porteuses de noyaux dispersés en Australie à partir de 1885. Les études en cours pourraient bien nous informer que leur évasion fut liée à la diffusion de leurs racines sahariennes et aux origines du soufisme. Les noms des vieux dattiers australiens porteraient-ils la mémoire des conservateurs oasiens des territoires politiques kanaks de Nouvelle-Calédonie ? En premier lieu, nous décrirons par la projection d’un « schéma anthropologique », le lien historique d’une culture vivace ayant marquée l’environnement des tribus kanaks et des tribus aborigènes que sont les autochtones d’Australie. Puis, nous projetterons un échantillon de dattiers séculaires australiens localisés dans les régions des zones étudiées. Nous expliquerons enfin par une série de questionnements, comment des souches dattières découvertes par les tribus aborigènes auraient été à l’origine de développement économique et tourisique en Australie ? Comment les anciens semis de noyaux de dattes issus du XIXe siècle ont laissé place au développement d’une mono-culture adaptée au monde océanien ? Comment depuis les années 1960, une importante production de dattiers australiens a-t-elle contribué à la lutte contre les zones de sécheresse et d’aridité sans tenir compte de la dimension anthropologique sur l’existence de vielles souches héritières des semis de noyaux jetés à la fin du XIXe siècle ? Nous conclurons en donnant des exemples de travaux d’anthropologie sur les migrations de matériel végétal et l’impact sur l’Homme et la dispersion des espèces, sur les études d’une anthropologie progressiste impliquée dans le post-anthropocene aux États-Unis. Les catastrophes naturelles liées aux canicules provoquent les dispersions d’espèces en biodiversité issues de souches anciennes, cette méthode « post-anthropocène » peut fournir au biologiste biosystématicien et biogéographe, un canevas pour tester les migrations de matériel végétal et évaluer l’impact de l’homme sur la dispersion des espèces.
luttes contre la désertification, canicules, Palmier-dattier, Biodiversité, « Vieil-Arabe », Nouvelle-Calédonie,
Mostefa Fadla
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pages 480-489.
Mostefa Fadla
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pages 227-237.
Tirichine A.
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Saka H.
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Zaki A.
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Chouaki S.
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Moussaoui B.
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Amara B.
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Kermiche A.
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pages 5-11.
Trari Medjaoui Radjaa
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Abderrahim Linda
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pages 501-519.