Bulletin du Service Géologique de l'Algérie
Volume 18, Numéro 3, Pages 233-262
2007-10-01
Auteurs : Boumaza-benyahia Soraya . Ouzegane Khadidja . Kienast Jean-robert .
La région d’Ihouhaouène (In Ouzzal, Nord Ouest Hoggar, Algérie) est très originale par la présence de nombreux massifs de carbonatites qui affleurent systématiquement associées à des fénites au contact de granulites. Plus particulièrement, le complexe carbonatitique du centre 3 se distingue des complexes habituellement rencontrés dans le monde, qui sont de type annulaire, par sa forme linéaire en relation avec sa mise en place le long de grandes zones de cisaillement. Ces carbonatites et leurs fénites se caractérisent par l’absence de feldspathoïdes et par l’abondance de wollastonite coexistant avec calcite et quartz ; c’est à dire qu’au contraire des carbonatites décrites dans la littérature internationale, celles-ci sont saturées en silice dans la région d’Ihouhaouène. On peut distinguer divers types de carbonatites par leur mise en place successive ou leur aspect plus ou moins pegmatitique ou bréchique, et deux types de fénites, rouges riches en feldspath potassique et clinopyroxène et blanches riches en wollastonite. Elles sont remarquables par une grande diversité minéralogique marquée par la présence de minéraux comme le clinopyroxène, le feldspath potassique, la calcite, le grenat, la wollastonite, l’apatite, la monazite, l’allanite, l’amphibole, le sphène et le quartz. Les clinopyroxènes sont généralement des diopsides (XMg :0,55 à 0,88) à l’exception des clinopyroxènes des fénites blanches qui sont des hédenbergites (XMg : 0,38 à 0,40 ). Autour des clinopyroxènes et des wollastonites se développent des grenats secondaires qui sont principalement des solutions solides entre le grossulaire (20 à 66%) et l’andradite (30 à 80%) dans les bréches feldspathiques et dans les fénites blanches. Les amphiboles qui sont aussi secondaires montrent une grande évolution depuis le pôle pargasite jusqu’à l’actinote en relation avec une baisse de la température au cours de leur cristallisation. Le trait le plus remarquable de ce complexe est la présence de minéraux riches en terres rares comme la monazite (REE de 64 à 67%), l’apatite (REE jusqu’à 9%) et l’allanite (REE de 14 à 25%). Les apatites constituent la phase minérale la plus représentée et la plus diversifiée. Elles sont surtout de couleur rose associées à la calcite et au pyroxène dans les carbonatites bréchiques I. Ce sont les apatites les plus enrichies en terres rares et en silice. Les plus appauvries en ces éléments se développent dans les carbonatites pegmatitiques II caractérisées par leur richesse en micro inclusions de monazites. Des substitutions de type P+Ca == REE+Si expliquent les teneurs exceptionnellement élevées en terres rares de ces apatites. Les monazites montrent, quant à elles, des substitutions de type Si+Th == P+REE et du calcium par les terres rares. L’allanite, essentiellement en couronne autour du clinopyroxène et de l’apatite aussi bien dans les carbonatites que dans les fénites, montre une grande variation de sa composition en relation avec la substitution Ca == REE+Th.
Carbonatite – Fénite – Apatite – Monazite - Terres Rares – Paléoprotérozoïque - In Ouzzal - Hoggar
Aït-djafer Saïda
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Ouzegane Khadidja
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pages 43-67.
Ouzegane Khadidja
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Kienast Jean-robert
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pages 133-157.
Mokri Malika
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Ouzegane Khadidja
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Kienast Jean Robert
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Caby Renaud
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pages 17-31.
Ouabadi Aziouz
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Bourenane Nadjiba
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Ouzani Zahra
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pages 111-126.
Guemache Mehdi Amine
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Djellit Hamou
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Derder Mohamed El Messaoud
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Gharbi Sofiane
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Ymmel Hayet
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pages 25-37.