Cahiers Géographiques de l’Ouest
Volume 8, Numéro 1, Pages 59-73
2017-12-31

L’arrivee Du Tramway A Oran A Travers La Presse Ecrite Algerienne : Perception Et Représentation

Auteurs : Souiah Sid-ahmed .

Résumé

Ce travail, s’appuyant sur des matériaux issus de la presse écrite algérienne, tente de cerner les perceptions et les représentations dans la médiatisation d’un évènement majeur qui, il est vrai, commence à introduire des changements significatifs dans les paysages urbains des moyennes et grandes villes algériennes dotées d’un tramway et qui, à terme, ne manquera pas de bouleverser certaines habitudes dans la mobilité des personnes. L’arrivée du tramway dans la ville algérienne est saisie dans la presse nationale comme un évènement de haute importance qui a entrainé, et par la force des choses, une large couverture médiatique afin d’informer, de relater les étapes de sa mise en place et lui donner ainsi la place de choix qui lui revient dans les débats sur l’espace public algérien. Deux facteurs expliquent cet intérêt. Le premier, le plus immédiat, permet à la presse écrite de traiter le problème dans sa globalité en confrontant mobilité des personnes à l’offre de transport, sachant qu’il s’agit là de l’un des aspects le plus pesant parmi les grands dysfonctionnements qui méritent intérêt et que connaissent de nombreuses villes algériennes, particulièrement les plus grandes. Le second facteur explicatif de ce regain d’intérêt est, quant à lui, révélateur de ce besoin de vanter l’entrée dans la modernité de la ville algérienne qui adopte ce nouveau mode de transport en site propre, moyen de transport aux vertus écologiques, plus respectueux de l’environnement, selon les mêmes principes qui ont guidé dans ce choix les grandes villes occidentales, et ce depuis de nombreuses années. Afin de mettre en place la méthodologie et examiner les premiers résultats de l’analyse de la presse écrite, nous avons retenu, dans le cadre de ce travail, d’analyser les articles du quotidien francophone El Watan (E.W) entre septembre 2004 et septembre 2014, soit sur une dizaine d’années. Dans un récent article consacré au tramway (E.W du 7 octobre 2014), le journaliste veut sensibiliser le lecteur sur l’ampleur du phénomène « tramway » et son arrivée prometteuse dans la ville algérienne. Sous un titre à la fois accrocheur et polémique « Le tramway est-il la panacée ? », il annonce de prime abord que les pouvoirs publics algériens vont doter une vingtaine de villes1 de ce mode de transport qui assurera, à terme, la « modernisation du réseau national de transport public » et dont la facture avoisinerait les 6 milliards de dollars US soit de l’ordre de 500 milliards de DA. Une société mixte « La SETRAM », constituée par la société française RATP (49%), l’entreprise de transport urbain et suburbain d’Alger - ETUSA (36%) et l’entreprise du Métro d’Alger –EMA (15%), doit assurer l’exploitation des tramways algériens, succédant ainsi à l’entreprise ETUSA qui, jusqu’en octobre 2012, gérait à la fois le tramway et les bus d’Alger. D’emblée, ce journaliste espère que cet engouement pour le tramway pourrait contribuer « à alléger considérablement la circulation routière qui asphyxie les grandes villes algériennes depuis l’explosion du parc national de voitures » et apporter des solutions concrètes au problème de la circulation dans les grandes villes algériennes, encombrées par la voiture particulière et un transport public anarchique que l’Etat a largement concédé au secteur privé sous forme de concessions au profit d’une multitude de petits opérateurs. Les difficultés dans la circulation sont d’autant plus importantes que le réseau routier urbain est déficient, souvent inadapté aux flux actuels et que les espaces réservés au parking font cruellement défaut quand ils ne sont pas abandonnés à des gardiens qui les exploitent dans l’informalité la plus complète. Au-delà des améliorations fonctionnelles attendues, ce journaliste fait quand même l’éloge des retombées économiques réelles que ce mode de transport pourrait susciter. Il donne comme exemple la société algérienne FERROVIAL qui est née en 1983 après la restructuration de la société nationale SN.METAL et qui deviendra une SPA (Société par actions) en 1989. Cette société qui est associée à 51% à ASLTOM dans le cadre d’une société mixte algéro-française utilise son site localisé à Annaba pour assembler les rames de ce système de transport. Essayons d’examiner, à présent, les moments forts dans la réalisation et l’entrée en service du tramway d’Oran et que relate le quotidien El Watan entre 2004 et 2014.

Mots clés

Tramyaw, Oran, Perception, Image, Presse