ALTRALANG Journal
Volume 5, Numéro 2, Pages 76-84
2023-11-15

Dénonciation De L’arme Traditionnelle Contre Progressisme Dans Le Pleurer-rire D’henri Lopès

Auteurs : Ba Ousseynou .

Résumé

Sans complaisance aucune, Henri Lopès met à nu l’attitude des dictateurs de l’Afrique au lendemain des indépendances. Incapables de conduire leur pays respectifs vers les chemins du développement, ces nouvelles élites au pouvoir se jouent de leurs populations, aidées en cela parfois par un recours à des réalités culturelles rétrogrades. Il est donc question dans cet article de mettre l’accent sur la manière dont l’auteur concrétise la vision d’un Frantz Fanon, Stanislas Adotévi ou d’un Marcin Towa par rapport à la Négritude. En effet, si ce mouvement s’est borné principalement à chanter une Afrique qui aurait été, avant la colonisation, un monde idéal grâce à ses traditions et cultures, les écrits de ces derniers ont remis cette idée entretenue par les chantres de ce mouvement. S’inscrivant dans le sillage de ces auteurs, Henri Lopès montre dans son roman Le pleurer-rire la manière dont ces traditions et cultures ont servi l’entreprise de subjugation des populations par les dictateurs. Ainsi, à travers un extrait dudit roman mettant en scène une séance du conseil des ministres, cet article montre comment les traditions africaines sont souvent manipulées par les dictateurs pour étouffer dans l’œuf toute velléité des populations à prétendre à la démocratie et à la liberté d’expression dont le discours du personnage Bwakamabé Na Sakkadé dit Tonton en témoigne.

Mots clés

dictateur, tradition, culture, pouvoir, politique, manipulation