Revue d'Architecture
Volume 2, Numéro 1, Pages 60-80
2022-12-22

Quelle Ecriture Urbaine Face A L’avatar De L’ilot

Auteurs : Benslimane Nawal . Biara Ratiba Wided .

Résumé

La reconstitution chronologique de la production spatiale de la ville de Bechar (sise au sud ouest Algérien), assujettie à des enjeux : politiques, socioculturels, et économiques, met d’abord en exergue un tissu vernaculaire dit « ksar ». Porteur de signes identitaires et des savoir-faire traditionnels, ce tissu demeure le creuset des valeurs sociétales pérennes. Il se considère comme coursier de la mémoire collective et du lieu de l'expression du sentiment fédératif. Aux côtés donc, des congrégations de naguère, la notion legs colonial en Algérie, conduit un trajet d'identifications où s’administre et s’affirme un héritage colonial, dans lequel l’urbanisme manifeste un tournant pertinent. La production coloniale suppute maintes configurations toutes différentes, mais qui renvoient à la juridiction Française assoyant un ordre et des emblèmes coloniaux. Le centre européanisé introduit une trame de voies assez larges, répartissant des ilots, un tracé régulier alternant l’espace public et l’espace privé. La ville se structure autour de la place publique. Le modernisme adapté à l’Algérie vient dénaturer à son tour la structure ancestrale via des ensembles qui s’étagent de part et d’autre des voies, intensifiés par les programmes des logements sociaux. Ce phénomène engendre une crise identitaire notamment au niveau de la ville de Bechar. Si l’ilot se prête à des avatars perpétuels, c’est à se demander comment peut-on orienter la reproduction des formes urbaines, pour une grammaire cohérente? L’objectif de cet article est d’orienter le phénomène d’évolution qui jalonne inéluctablement la ville, vers un modèle de reproduction assurant l’homogénéité du bâti, et régénérant la forme de l’ilot dans la ville de Bechar.

Mots clés

Ilot ; legs colonial ; production spatiale ; urbanisme ; Bechar