Revue algérienne des lettres
Volume 6, Numéro 1, Pages 444-454
2022-07-23
Auteurs : Ben Brahim Hamida .
Conter est l’essentiel de la parole ; y compris dans l’identité « je suis Ahmed-Zahra » ; personnage de mots dont on suit l’histoire de mots. On s’y croirait, on l’y prendrait. Or, Ahmed-Zahra, personnage, n’existe pas dans le monde ; le monde de la fiction même. « L’enfant de sable », le roman de Tahar Ben Jelloun, dévoile en fait une théorie de l'être. En effet, quand on apprend que cet homme était né fille on s’interroge immédiatement sur qui est donc celui dont on nous conte la vie ? Et la réponse est : ce n’est pas un homme et ce n’est pas la vie d’une fille. C’est donc qu'il s’agit de ce dont le langage seul est apte à nous faire entendre sans que cela soit quelque chose ou quelqu'un. Autrement dit, le néant (Ahmed-Zahra n’existe pas) ; soit son isomorphisme : l'être (« Ahmed-Zahra est » puisqu’on nous le conte). Le CONCEPT identifiant tout et s’identifiant à tout et n’étant rien ; voici ce qu'est Ahmed-Zahra de L’enfant de sable. Aussi étrange il en est de même pour la plupart des personnages paradigmatiques contés dans les Écritures où chacun est un Emmanuel et l’Emmanuel est le verbe (de Dieu, Jésus). Le récit en définitive est une ontologie.
langage ; identification ; être ; tropisme ; hiératique
Ben Brahim Hamida
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pages 4-20.
Ghemri Khedidja
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pages 106-117.
Bouzair Soufyane
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pages 192-205.
Bounoua Abdelkrim
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Boukhelkhal Aboubakeur
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Bederina Madani
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Makhloufi Zoubir
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pages 34-39.
Hafida Ait Mokhtar
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pages 81-89.