إدارة
Volume 11, Numéro 2, Pages 313-323
2001-12-01

L’anzus Et Le Différend Américano-zélandais De 1985

Auteurs : Biffot Rodolphe .

Résumé

En résumé l’on peut estimer que deux raisons au moins peuvent permettre d’expliquer le contentieux entre Washington et Wellington : d’abord la Nouvelle-Zélande a décidé de ravir à l’Australie le rôle de chef de file des États du Pacifique qui réclament la dénucléarisation de cette zone. Ensuite les États-Unis recherchent des formes d’alliances militaires plus souples qui leur permettent de mener en toute liberté leurs expériences nucléaires. La tension fut considérable. Les réactions du gouvernement néo-zélandais paraissent résumées par David Lange dans l’indignation suivante : « je considère comme inacceptable qu’un autre pays essaie, par la menace ou la coercition, de changer une politique décidée par le peuple néo-zélandais ». Au département d’État bien que l’on nie directement avoir songé à des sanctions économiques, celles-ci n’y ont pas moins été envisagées : boycottage des importations de viande de mouton et de laine ; invasion, inondation, submersion du marché mondial du beurre avec les surplus américains pour ruiner les exportations néo-zélandaises, etc… Susceptible d’engendrer des conséquences graves à l’échelle tant continentale, intercontinentale que planétaire, la crise de l’ANZUS couvait depuis longtemps au moment où elle est survenue. Ce traité est la dernière survivance des grandes ambitions caressées par les États-Unis en Extrême-Orient avant l’effondrement de sa domination directe sur l’Asie du Sud-Est. La législation néo-zélandaise interdisant les escales de navires à propulsion nucléaire ou porteurs d’armes nucléaires a entraîné une rupture certaine des relations militaires avec les États-Unis, et ce en dépit de la publication, fin 1992, du « rapport Somers » concluant à l’innocuité totale de escales de bâtiments à propulsion nucléaire.

Mots clés

Droit international, armes nucléaires, différend américano-Zélandais de 1985, ANZUS.