Les cahiers du CREAD
Volume 19, Numéro 64, Pages 35-46
2003-06-10

La Problématique Générale De La Gestion Des Services Publics De Réseaux à La Lumière De La Déréglementation[

Auteurs : Belmihoub M.c .

Résumé

Les débats politiques, comme la réflexion théorique, sur la gestion publique sont permanents mais ils se renouvèlent chaque fois sur des bases conceptuelles nouvelles intégrant à la fois les facteurs d’évolution de la société et du système socioéconomique et les avancées dans la pensée et dans les instruments de l’analyse théorique. Le problème de la spécificité et de la légitimité de la Gestion Publique a été souvent au centre de ces analyses et de ces débats. La complexité des biens publics, par opposition aux biens privés, et la nature des «marchés» dans lesquels s’opèrent les échanges et l’allocation des ressources montrent à l’évidence la difficulté de mener une analyse économique des activités de services publics selon les canons de l’instrumentation de l’analyse économique standard, celle des marchés concurrentiels parfaits propres aux biens privés mis en échange par une multitudes d’offreurs et demandés par une multitude d’acheteurs; la théorie économique néoclassique a effectivement développé un corpus d’analyse adapté aux biens publics, mais en réalité, la démarche est restée standard, celle de l’analyse marginaliste qui consistait à simuler un marché inexistant pour en confier la mise en oeuvre de «l’échange» à des opérateurs comme l’administration ou l’organisme public ou mutualiste. Les déviations de ce dernier par rapport à la norme, laissent apparaître des dysfonctionnements chroniques. La théorie de la bureaucratie a apporté une explication de ces déviations en s’appuyant sur l’hypothèse du comportement intéressé du «bureaucrate», ainsi le pouvoir discrétionnaire de l’agent public explique en partie la faible performance du service public. Les théories de la «simulation d’un marché concurrentiel» et de la rationalité institutionnelle (école française des biens publics, école américaine des choix publics) n’ont pas permis une rationalisation des activités de services publics. Plus encore, elles ont été à l’origine du développement de l’intervention de l’Etat pour suppléer aux défaillances des mécanismes hors marché. Les théories économiques les plus récentes comme la théorie économique des droits de propriété qui trouve ses origines dans les travaux de R.Coase (1937), reprise et reformulée sous le thème de théorie de l’agence et élargie au concept de «coûts de transaction» par O.Williamson (1975) apportent un éclairage nouveau en opposant le marché à l’organisation.

Mots clés

Services public-gestion-déréglementation-globalisation-développement technologique.